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Olaf Scholz, chancelier allemand. Photo d'illustration.
Le vice-chancelier et ministre allemand de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck (membre des Verts), a annoncé la dissolution de la coalition au pouvoir en Allemagne, composée du Parti social-démocrate, des Verts et du Parti libéral-démocrate.
Robert Habeck a exprimé son regret de l'éclatement de cette coalition. Selon lui, celle-ci souffrait d'une réputation mitigée en raison de désaccords fréquents. «Néanmoins, je tiens à dire que nous nous sentons mal à l'aise ce soir, c'est presque tragique un jour comme celui-ci, où l'Allemagne doit montrer son unité et sa capacité à agir en Europe», a souligné le ministre allemand de l'Économie lors d'une déclaration conjointe avec la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
Parallèlement, le parti d'opposition de droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a salué l'effondrement de la coalition comme une «libération» longtemps attendue.
«Après des mois de paralysie et d'innombrables séances de thérapie égocentriques, nous avons désormais un besoin urgent d'un renouveau politique fondamental pour sortir l'économie et le pays tout entier de la grave crise dans laquelle les politiques idéologiques du Parti social-démocrate, des Verts et du Parti libéral-démocrate l'ont plongé», ont déclaré les chefs de file parlementaires d'Alternative pour l'Allemagne, Alice Weidel et Tino Chrupalla, 𝕏 dans un communiqué publié sur X.
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le renvoi du ministre des Finances, Christian Lindner, et son intention de solliciter en janvier un vote de confiance auprès du Bundestag, l'assemblée parlementaire de l'Allemagne. Cette décision ouvre la voie à des élections anticipées qui pourraient avoir lieu d'ici la fin du mois de mars, alors que les élections législatives étaient prévues pour septembre 2025.
Olaf Scholz a déclaré qu'il avait demandé au président fédéral allemand de démettre Christian Lindner, ajoutant qu'il se sentait dans l'obligation de prendre cette décision pour protéger le pays. Il a souligné que l'Allemagne avait besoin d'un gouvernement efficace, capable de prendre les décisions nécessaires pour la nation.
Le quotidien Der Spiegel rapporte que le chancelier allemand a accusé Christian Lindner d'avoir «trop souvent manqué à sa confiance» et d'avoir «refusé les compromis». Il l'a également accusé de privilégier les intérêts du Parti libéral-démocrate (FDP), dont il est le président, plutôt que ceux de l'Allemagne.
En réponse, Christian Lindner a reproché au chancelier allemand de négliger les «préoccupations économiques réelles» de la population. «Olaf Scholz n'a pas su reconnaître depuis longtemps la nécessité d'un nouveau souffle économique pour notre pays», a-t-il déclaré.
Le mercredi 6 novembre, une réunion du comité de la coalition au pouvoir a eu lieu pour tenter de trouver une solution à la crise économique en Allemagne. Christian Lindner a proposé des élections anticipées, proposition que le chancelier a rejetée. Les divergences sur la politique budgétaire, financière et économique sont à l'origine de la rupture. Plus tard, Olaf Scholz a déclaré dans une allocution spéciale qu'il avait suggéré au président Frank-Walter Steinmeier de limoger Christian Lindner.
Le 1er novembre, Christian Lindner avait présenté un plan de redressement économique de l'Allemagne. Ce document de 18 pages proposait des mesures allant à l'encontre des positions des autres partenaires de la coalition. Beaucoup ont perçu cette initiative comme un défi au plan d'investissement massif proposé par Robert Habeck quelques jours plus tôt. Tandis que Robert Habeck prônait la création d'un fonds pour stimuler l'investissement et contourner les strictes règles budgétaires allemandes, Christian Lindner plaidait pour une réduction des impôts et la suppression immédiate des nouvelles réglementations.